les couples confinés : prise de conscience forcée?

Nombreuses sont les choses que nous aura appris ce confinement: sur nous-même, sur nos enfants, sur notre conjoint,...

Cette période d’isolement forcé nous aura permis de dresser un état des lieux détaillé.

Pendant que certains se réjouissaient de pouvoir à nouveau remplir leur espace de vie, pour d’autres, l’attente d’un déconfinement se faisait longue.

Les raisons de cette longue attente étaient nombreuses: un espace de vie trop petit, un besoin important de sociabilité, ou encore, un(e) conjoint(e) qu’on ne faisait que croiser et avec lequel/laquelle il a fallu (ré)apprendre à vivre.


L’urgence de la vie, le stress, le boulot, amènent certains couples à devoir uniquement se croiser. La maison n’est alors qu’un lieu de passage où l’on se change, se douche, mange et se prépare pour ressortir. Et pour ceux où tout n’est pas rose, il suffit de fuir la réalité et de s’accomoder le temps de quelques heures de toutes ces choses pour lesquelles il est plus confortable de maintenir le déni.


Mais ce confinement a rendu la fuite impossible. Bloqués ensemble H24, il est venu démaquiller tous les artifices mis en place consciemment ou inconsciemment, par de nombreux couples. Evidemment, pour ne pas avoir à gérer ce que l’on ne veut pas affronter, il est plus facile en temps normal de faire comme si tout allait bien.


Cet article n’a pas pour objectif de vous apporter des éléments de réponse, parce que la situation d’un couple n’est pas l’autre et les conseils que je pourrais proposer en tant que sexologue et thérapeute de couples, sont variables d’une réalité à l’autre. Mais j’aspire sincèrement à questionner tous ces couples qui sont à présent déconfinés et qui ont eu le temps et l’occasion forcée de mettre l’accent sur ce qui faisait mal. Est-il préférable de continuer comme avant ou est-il temps de prendre son couple en main pour retrouver ce plaisir d’être à deux, cette paix et cet apaisement intérieur nécessaire à chacun d’entre nous.

Pendant presque 3 mois, fuir n’était plus une option.

Il n’y avait d’autres choix pour certains d’accepter que l’environnement dans lequel ils vivaient ne leur correspondait plus, qu’il n’était plus à leur goût ou encore que vivre à temps plein avec sa moitié était en réalité un vrai calvaire.


L’objectif n’est pas de dresser un tableau noir de la situation. Pour certains couples, et fort heureusement, ce fût la redécouverte: passer du temps avec son conjoint, se rendre compte à quel point il/elle nous avait manqué et combien on aimerait passer plus de temps ensemble pour savourer les courts instants de la vie.

Pour d’autres couples, ce fût l’épreuve nécessaire pour se rendre compte que la personne avec qui on partage son quotidien est soit devenue une inconnue, soit qu’elle n’est plus celle qu’on avait choisi au départ de la relation. C’est aussi l’occasion de constater que les derniers espoirs d’un changement de l’un ou de l’autre sont vains et qu’on est à présent au pied du mur : le couple n’est plus compatible.

Il y’a quelques semaines encore, malgré les prises de tête et le quotidien parfois difficile, on oubliait le temps d’une journée au boulot les malentendus, les incohérences et les difficultés. Des couples développent une telle capacité d'accommodation à ce genre de quotidien invivable qu’ils sont nombreux à tenir dans de telles  circonstances pendant des années. Et quel triste choix! Le but de la vie n’est-il pas de se sentir apaisé et serein en toute circonstance?


A ces couples en difficulté, je dis que tout n’est pas perdu!

Mais ils ont aujourd’hui le choix : reprendre le cours de leur vie en comme si de rien était ou prendre le problème à bras le corps en mettant en place des choses pour sauver leur histoire.

Et parmi les moyens de secours à mettre à mettre en place, il y a celui d’entamer une thérapie de couple.

Derrière cette colère, cette souffrance, ces malentendus et cette cohabitation qui ne semble plus être possible, il y a souvent des êtres qui ne demandent qu’à retrouver un quotidien paisible mais qui se sentent simplement désarmés. S’adresser à une personne extérieure permet souvent de comprendre le fondement du problème, de poser des mots sur ce mal-être et de renouer le dialogue.

Une thérapie permet aussi de surpasser cette colère, de repenser différemment la relation et de poser de nouvelles balises à ce nouveau départ. Combien de couples n’ai-je pas vu se redécouvrir, recréer du lien au fil des consultations et retrouver leur bonheur perdu au fil du temps.

Cet équilibre est nécessaire à chacun de nous. Subir une relation ne peut pas être un choix, d’autant qu’il existe une multitude de solutions. Le tout est de ne pas se résigner. Croire en son couple et se donner les moyens d’être heureux à nouveau, ensemble, accepter que le chemin pourra être difficile sont autant de bases nécessaires au changement.